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Khadija Sy l’ex top model dit : «Moi, je refuse de vieillir»

Elle avait disparue des radars depuis un bon moment. Mais revoilà Khadija Sy. Le mannequin revient au-devant de la scène avec un projet ambitieux. Elle répond aux questions.

Mme Khadjia Sy elle est vraiment là au Sénégal. Elle reste dans son petit coin, sans tambours ni trompette pour accompagner ses petits bouts de choux, les encadrer pour qu’ils réussissent.

Pourquoi ce retrait ?

C’était un choix personnel. Car, à un moment donné, je me suis dit que je vais prendre du recul pour pouvoir me projeter à l’avenir. Ça c’est un. La deuxième raison est que je voulais mieux couver mes enfants, car ils ont perdu leur papa très tôt. Du coup, je me devais d’être là pour eux, d’être la mère et le père, pour leurs éducations, leurs études et leurs réconforts. Car, perdre un parent est toujours dur. Etre à leur coté matin, midi et soir me tenais à cœur. C’est un devoir. Chose que je ne regrette guère, puisque la meilleure chose qu’un parent peut offrir à ses enfants, c’est une bonne éducation. C’était un défi personnel.

Vous avez passé cette étape, maintenant c’est quoi l’activité principale de Khadjia Sy… 

Là, j’ai mon atelier de couture qui s’appelle Khadjia Sy Créatif le Boundou qui fait de la haute couture. Parce que Boundou est mon village, le lieu natal de mon père que j’adore, car je suis fière de mes origines. C’est également mon label Boundou Events qui fait dans l’évènementiel.

Donc, vous vous êtes reconverti en quittant définitivement les planches ?  

Je suis toujours dans le milieu. J’ai laissé les podiums, ça c’est vrai. Parce que je prends de l’âge (pouf de rires…). Dans ma tête, je suis toujours jeune, je refuse de vieillir. Mais parfois je suis sollicitée par de grandes stylistes, modélistes, couturières comme Thiané Diagne. Lorsqu’elle organise un très grand défilé elle me contact. Je lui dis parfois : «Thia man bayna defilé». Mais elle me dit : «Il faut-il faut venir, tu fais l’ouverture et la fermeture, c’est des moments de souvenirs». Parfois Ibrahima Tra Diouf nous taquine quand nous sommes dans les coulisses en nous disant : «Où sont les gens du 3e âge». Il y a également maman Diouma Dieng Diakhaté qui me contacte pour monter sur les podiums, j’appelle les collègues de ma génération.  C’est des moments de bonheur, parce que au-delà du défilé, notre génération se retrouve à travers ces grands moments et c’est vraiment top.

Pouvez-vous revenir les moments de gloire de Khadjia ?

C’était des moments de bonheur, car j’aimais ce que je faisais. Et je le faisais avec professionnalisme et caractère. Je remercie tout le peuple sénégalais qui m’ont adulé et choyé. Je peux même dire que j’étais le chouchou du public.

Que répondez-vous aux personnes qui disent que le métier de mannequinat est éphémère et ne paye pas bien ?  

En Europe, les mannequins sont bien payés, ils ont leurs voitures, leurs maisons, etc. Parce que là-bas, on vous paye par heure en essayage. Tu défile, on te paye également l’heure. Et c’est des millions. Mais ici au Sénégal, il n’y a pas cela. Tu viens en essayage, tu n’as même pas de transport pour rentrer, c’est un problème. C’est pourquoi notre combat, c’est d’aider la jeune génération pour qu’après chaque essayage et défilé on leur paye un cachet. Car, si l’on ne paye pas de façon considérablement un mannequin, il ne  peut pas vivre de manière descend, alors même que c’est ça son gagne-pain.

Cela ne favorise-t-il pas ce qu’on appelle la promotion canapé ? 

Moi, je ne crois pas à ça. Encore une fois, je vous le répète, les gens qui sont dans le milieu du mannequinat sont de dignes et honnêtes citoyens qui travaillent pour espérer avoir une vie descentes. C’est un noble métier, exercé par de nobles gens. Nous, en tant qu’aînée, nous comptons amener notre pierre à l’édifice et nous tendons vers une structuration de notre milieu pour de meilleures conditions de vie. Il y a des agences, mais il faudra qu’on sache qui est qui et qui fait quoi. Que quiconque organise un défilé va traiter avec cette structure qui va vous fournir des mannequins. Et puis, nous allons avoir un barème de cachets pour les défilés.  Il n’y a pas de promotion canapé dans ce milieu, on organise des castings et on choisit les meilleurs. Moi, je ne l’ai pas vécu et je ne l’ai pas vu, honnêtement.

Est-ce qu’avec ce métier que vous avez, vous êtes parvenu à vivre véritablement de votre art ?  

Pour dire la vérité, j’ai été dans ce métier pendant des années, j’ai voyagé partout de l’Afrique, à l’Europe. Je suis montée dans n’importe quelles planches. J’ai pu vivre n’importe quel luxe. Pour cela, je rends grâce à Dieu. Jusqu’au moment où j’ai croisé un homme qui fut mon mari, que son âme repose en paix, qui m’a donné aujourd’hui des trésors, donc je peux dire que j’ai tout eu. (Elle ne termine pas sa phrase).

Votre premier cachet de mannequinat c’était combien ? 

J’étudiais et lorsque j’entendais un défilé j’allais participer. Mon premier cachet, c’était 50.000 Fcfa, j’étais contente, fière. Après, j’ai échelonné, j’ai commencé à monter dans de grands podiums avec un bon salaire.

Comment êtes-vous entré en mannequinat et où l’avez-vous appris ? 

J’avais une amie qui se nomme Dounamba Ndéye Konaré. Elle était à Kennedy et moi au Lycée Blaise Diagne. Son papa achetait tout le temps des journaux. Un jour, dans un journal, il y’avait une annonce d’un concours de mannequinat top model. Elle vient et me dit : Khadija, regarde cette annonce, comme tu as de longues jambes, il faut t’inscrire. Je lui ai dit ok. Mais comme j’avais peur de ma mère et je ne pouvais pas lui dire ça, je suis allée au Sahel voir Demba Ndir et je me suis inscrite. Dieu a fait qu’après les répétitions, j’ai remporté la finale devant beaucoup de monde. Je me souviens que les membres du jury n’étaient pas n’importe qui. Il y’avait Geneviève De Fontenet qu’on surnom la dame au chapeau, c’est elle qui était au comité de l’élection Miss France. Il y’avait aussi Amina Thiam  de l’agence Glamour et un très grand couturier à l’époque, Gilbert Besson. C’étaient les jurés. Après cette sélection, ils m’ont amené à Paris à l’agence Glamour. C’était dans les années 88-89. Arrivée à cette agence, il y’avait les Sadiya Guéye, feu Katoucha Niane, Rebbeca, Mouniang, Imane, Mata Sy, il y’avait toutes ces grandes dames de la mode. C’était la belle époque. Ah ! Vous me replonger dans de beaux souvenirs.

Parlez-nous de votre nouveau votre projet : Un mannequin un métier ? 

Ce projet me tiens vraiment à cœur, c’est la raison même de mon comeback. Car, en tant qu’ancienne mannequin, mon rêve le plus ardent, c’est que la nouvelle génération, et celle future, puisse vivre de son art. Parce que personne ne souhaite tendre la main, alors que tu travailles. Je veux que les mannequins soient autonomes. C’est pourquoi nous allons les aider à travers des formations. Le chef de l’Etat a mis en place un projet «Xeyu Ndaw Yi» et en tant qu’acteur de la mode, je veux apporter ma pierre à l’édifice pour former les jeunes. Notamment, les femmes à travers leurs différents secteurs d’activités. Mon souhait est de faire comme en Europe où on forme des jeunes et on les paye pour les accompagner pour le transport en attendant qu’ils obtiennent leur diplôme pour qu’on puisse les insérer. Je compte voir des structures comme la DER, 3FPT, FONGIP, etc. L’autre défis, il y’a des mannequins qui ont leur entreprise, d’autres qui veulent en créer. Mais quand tu veux créer et que tu n’as pas de fonds, c’est difficile. On tend également la main au Président pour qu’il reçoive les mannequins.

Comment vous faites pour rester toujours jeune, c’est quoi votre secret ? 

(Pouf de rire).Moi, je refuse de vieillir. Je ne fais pas de sport, ni un régime mais je suis la fille de Diouma Dieng Diakhaté. Elle refuse de vieillir (éclat de rires…).

La Rédaction

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