You are currently viewing <strong>Le dernier « stand-up » de Trevor Noah suscite peu de rires…</strong>

Le dernier « stand-up » de Trevor Noah suscite peu de rires…

Le comédien Trevor Noah, lauréat d’un Emmy Award, parle d’apprendre l’allemand, de parler mal des morts, de juger les gens dans les films d’horreur et de commander de la nourriture indienne en Écosse.

Trevor Noah s’est frayé un chemin vers la célébrité mondiale, le Daily Show en étant la principale catapulte. Mais l’ère du Daily Show animé par Noah touche à sa fin, sa dernière apparition étant prévue le 8 décembre 2022, selon un communiqué de presse du Daily Show. Pendant cette phase de transition, Noah et Netflix ont publié une comédie spéciale d’une heure filmée à Toronto, au Canada. Trevor Noah : I Wish You Would est la troisième émission spéciale de Noah avec Netflix et est sortie le 22 novembre 2022. Il contient quelques moments de franche rigolade, mais la plupart des fans sud-africains savent qu’il n’est pas au sommet de son art.

Noah est légèrement en dehors de sa juridiction, se produisant pour le public canadien dans I Wish You Would. L’Afrique du Sud et les États-Unis d’Amérique sont les deux pays qu’il connaît le mieux pour écrire des comédies. Cependant, le style de comédie de Noah est interculturel et il peut aisément écrire des textes qui plaisent aux foules internationales. Tous les sketchs de cette émission, à l’exception d’un seul, sont destinés à un public international, ce qui contribue à élargir l’audience de l’émission. Noah plaisante notamment sur la schadenfreude, la mort de la reine, la pandémie, la cuisine indienne et Justin Trudeau (dans un sketch conçu pour le public canadien).

Toutes ces blagues, qui sont reliées par des enchaînements incroyablement fluides, sont drôles, même si les observations sont parfois superficielles. Noah ouvre également le spécial avec un gag recyclé mais fiable sur l’apprentissage de l’allemand. Il a présenté cette blague au Hammersmith Apollo, au Royaume-Uni, il y a plusieurs années, mais il a modifié la mise en scène et la transition pour cette émission.

Les réflexions de Noah sur la pandémie suscitent quelques rires, mais il ne partage pas de révélations qui poussent à la réflexion. Il sera toutefois difficile de trouver un angle comique nouveau lorsqu’il s’agit de couvrir un sujet qui touche le monde entier depuis plusieurs années. Son passage sur la mort de la Reine semble également peu convaincant. Il est intéressant d’entendre son point de vue sur la question, et il s’attaque à ce sujet sensible avec un minimum de filtre. Cependant, on a l’impression qu’il reprend les mêmes points de discussion qui circulent sur les médias sociaux depuis un certain temps. Cette section est drôle, mais elle manque de fraîcheur et de mordant.

Le thème récurrent de l’émission est la schadenfreude, que Noah décrit comme  » [s’]amusant de la douleur et de la souffrance des autres « . Il l’utilise pour lier tous les différents gags entre eux, ce qui explique pourquoi ses enchaînements sont si fluides. Cela permet également à Noah d’être un peu nerveux ici et là, mais il ne va jamais trop loin. Il parle de la joie que les pays anciennement colonisés ont ressentie à la mort de la reine Elizabeth, ce qui est probablement le moment le plus controversé de l’émission.

Noah trouve même le moyen de glisser de la schadenfreude dans sa dernière blague, avec une punchline élaborée et hilarante. La dernière blague porte sur la nourriture indienne, et c’est l’un des moments les plus forts de l’émission. Elle rappelle que Noah n’a pas seulement besoin de punchlines pour faire rire la foule. L’humour est aussi présent dans sa performance. Noah utilise différents accents, certains plus douteux que d’autres, pour construire une scène vivante dans un restaurant indien d’Écosse. C’est du pur théâtre comique, et c’est du pur Trevor Noah.

Lorsque Noah se produit devant un public international, il a l’impression de présenter une version édulcorée de lui-même. Il ratisse large pour trouver des blagues, mais elles perdent de leur puissance. Lorsque Noah est sur son territoire, le public veut entendre son point de vue spécifique sur les questions locales, peu importe combien de personnes en ont parlé. Avec des sujets internationaux, ce n’est tout simplement pas la même chose. D’innombrables humoristes et personnalités du spectacle ont déjà approfondi les sujets présentés dans l’émission spéciale. Certains autres humoristes partagent même un point de vue similaire à celui de Noah.

Dans un tel paysage comique, Noah ne se démarque pas vraiment. Mais I Wish You Would vaut quand même la peine d’être regardé, car le style de Noah en matière de performance et d’interprétation reste inégalé. Noah a maîtrisé son art il y a longtemps, mais il trouve toujours le moyen de l’affiner, de l’adapter et de l’améliorer. C’est très clair dans cette émission. Cette émission spéciale n’est pas très bien classée par rapport aux autres émissions de Noah, mais le public en redemande.

 

La Rédaction

Laisser un commentaire