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Yannick Noah en concert a l Olympa lors de la 4 eme edition du Psychodon. Cette grande soiree caritative retransmise sur la chaine C8 est organisee en faveur de la recherche pour la prevention des maladies mentales. Paris, France -12/06/2021Paris, France -//SADAKA_sada008/2106131437/Credit:SADAKA EDMOND/SIPA/2106131442

La saga africaine de Yannick Noah

À soixante-deux ans, dont plus de trente années de carrière musicale, l’ancien tennisman français d’origine camerounaise revient avec La Marfée. Un disque solaire et fervent, qui célèbre la terre de ses ancêtres.

On l’entendait moins. Depuis son installation, il y a deux ans, à Étoudi, près de Yaoundé où il a vécu de l’âge de trois à douze ans, Yannick Noah se faisait discret. Comme si celui qui souhaitait renouer concrètement avec la terre de ses ancêtres avait besoin de ce silence pour y vivre pleinement.

Il n’est donc pas surprenant que son nouvel album soit empreint d’Afrique. Ni que Back to Africa, premier morceau de La Marfée, soit une célébration du retour au pays de l’enfance, après avoir parcouru le monde entier. Une déclaration d’amour pour un continent que le chanteur définit comme « l’autre moitié » de lui.

Cette influence, présente dans sa musique depuis son premier tube (Saga Africa en 1991) comme dans sa vie spirituelle, l’est donc de plus en plus dans son quotidien. Ainsi Chante-moi témoigne-t-elle de la nécessité d’y vivre auprès des anciens, à l’écoute des murmures des arbres centenaires. Quant à La Marfée, qui donne son nom à ce douzième album, c’est le nom de la forêt ardennaise où ses parents s’étaient rencontrés.

Les valeurs du cœur

La Marfée, c’est aussi le nom de l’école que la mère de Yannick Noah a fondée au Cameroun, il y a cinquante ans et qui compte aujourd’hui 500 enfants. Rien d’étonnant donc à ce que le chanteur dédie à la scolarisation le pulsionnel et galvanisant Hey Sisters. Accompagné d’une chorale d’enfants, il y chante l’oppression des plus jeunes « privés de livres qui délivrent ».

Au Cameroun, l’ancien tennisman a repris la gestion de La Marfée. Il est également chef d’Étoudi, devenu un quartier de Yaoundé, peut-être en signe de reconnaissance de la part des habitants qui le considéraient depuis longtemps comme le chef en devenir. Peut-être aussi en raison des valeurs humanistes qu’il chante et vit depuis ses débuts, et qui sont si présentes dans ce nouvel album, qu’il s’agisse du respect des ancêtres (Vu du ciel, Back to Africa), de la nécessité de profiter du présent (Qui vivra verra, La vie c’est maintenant) et de ne pas nuire à autrui (Entre toi et moi).

Sur Je ne t’oublie pas, Yannick Noah affirme être toujours le même « malgré le temps qui court ». C’est probable. Car La Marfée exprime des récurrences avec cohérence : mêmes thèmes des chansons (l’amour du prochain, la joie d’être ensemble, les rêveries heureuses, le besoin d’harmonie spirituelle ou encore la solidarité) et un même enthousiasme stimulant. Pour autant, il n’est pas question de se reposer sur ses lauriers. Ainsi Traces, apologie du voyage, raconte-t-elle « qu’un aller sans retour ne sert à rien ». L’album s’achève sur l’émouvant Compagnons de voyage. Cette ballade sur laquelle Yannick Noah est accompagné d’un violon mélancolique s’écoute comme un hommage fraternel, pudique, mais puissant, à ceux qui brûlent la route, sans repos ni trêve, au péril de leur vie.

 

La Rédaction

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