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Bokani Dyer sort un nouvel album intitulé « Radio Sechaba »

« Radio Sechaba », le dernier album de Bokani Dyer, offre un point de vue des multiples facettes de la population sud-africaine. Vu de l’intérieur. Parution chez Brownswood.

“Radio Sechaba”, poursuit le parcours créatif de Bokani Dyer en créant une musique riche et immersive qui le place parmi la nouvelle vague d’artistes de jazz sud-africains, dont Siya Makuzeni et Nduduzo Makhathini. Tout au long des 15 pistes, les influences multiples de Bokani Dyer imprègnent l’ensemble des chansons originales, ce qui donne lieu à une expérience d’écoute enrichissante….

« C’est mon premier album qui puise vraiment dans toutes mes influences et les rassemble en un seul projet », déclare Bokani Dyer à propos de la musique de “Radio Sechaba”. « Ainsi, d’une chanson à l’autre, vous obtenez différents types de sons et de musique et différentes approches, et il y a des choses calmes et des choses fortes aussi. »

Cet éventail d’influences part de la musique jazz sur laquelle Bokani Dyer a construit sa carrière et l’étend à de nouveaux domaines déjà mis en évidence par son travail avec Sakhile Moleshe, dans le cadre du Soul Housing Project basé sur le groove, et son intérêt constant pour les possibilités sonores de la musique électronique. « Lorsque j’ai enregistré l’album, je n’ai pas limité mes inspirations », explique Bokani Dyer. « La musique qu’il contient s’inspire donc de la musique africaine, de la musique américaine et, vraiment, de tout ce qui me semble bon. »

« Le nom du projet est “Radio Sechaba” et “Sechaba” signifie nation », explique le pianiste, auteur-compositeur et producteur. « C’est une chose à laquelle j’ai beaucoup réfléchi : comment utiliser ma musique pour refléter le moment présent en Afrique du Sud et où nous en sommes, en tant que peuple. » En particulier, Bokani Dyer s’est penché sur les thèmes connexes de la construction de la nation et de l’unité. « C’est à peu près le thème central du projet. “Radio Sechaba” traite de ce qu’est cette nation – l’Afrique du Sud – et de la réflexion sur une bande sonore qui pourrait aller de pair avec ce thème. » Ce n’est pas un sujet ordinaire pour l’artiste : Bokani Dyer est né en 1986 à Gaborone, au Botswana, où de nombreux artistes d’Afrique du Sud, dont son père, le musicien Steve Dyer, vivaient en exil. C’était, dit-il, « une période musicale passionnante pour moi qui suis né dans une communauté en exil au moment de l’apartheid ».

Ce n’est donc pas une coïncidence si Bokani Dyer – qui est retourné en Afrique du Sud alors qu’il était enfant en 1993 – donne à son album de construction de la nation un nom qui fait écho à celui de Radio Freedom, la voix en exil du Congrès National Africain. Pendant près de trois décennies, à partir de 1963, date de sa création, Radio Freedom a été une source d’inspiration pour les personnes engagées dans le mouvement contre l’apartheid et a constitué un lien important et permanent entre les exilés et les résistants dans le pays.

Toujours attentif au rôle que la musique peut jouer pour créer des liens, le récit de Dyer sur la construction de la nation trouve son expression dans des morceaux comme le révérencieux Ho Tla Loka, Mogaetsho (dans lequel il aborde le grand thème de la trahison) et l’émouvant et puissant State of the Nation.

“Radio Sechaba” s’articule peut-être autour du grand projet de construction de la nation, mais il contient aussi un certain nombre de chansons qui mettent l’accent sur la valeur de l’introspection individuelle. Il y a un appel à la présence sur Move On (« Just breathe and let it go / stuck in past and future all we’ve got is present/Just breathe and let it go ») et un appel à la libération de soi sur Resonance of Truth (« Where do we go to find some serenity / Stop looking out too far / Try listening within »).

“Radio Sechaba” comprend également Ke Nako – qui est le titre d’ouverture de la compilation de jazz de la scène de Johannesburg, “Indaba I”s, acclamée par la critique et parue début 2021 sur le label Brownswood de Gilles Peterson. Signifiant Now’s the Time, le morceau a été inclus dans un concert live donné en 2022 au théâtre Claude Lévi-Strauss du Musée du Quai Branly à Paris dans le cadre du festival Sons d’hiver. Ce spectacle a placé le jeu de piano de Bokani Dyer en première ligne.

“Radio Sechaba” est parsemé de courts interludes musicaux – comme Amogelang et Spirit People – qui servent de panneaux indicateurs sonores à notre passé, notre présent et notre avenir collectifs. L’album sonne une note d’espoir avec You are Home, un morceau magnifique et stratifié qui rappelle le blues ouest-africain dans son appel éloquent à chacun d’entre nous : « Connais ta vérité / Let it guide you / From the unknown / It will lead you home ». 

La Rédaction

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