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Priscilla Morand - Judo Club Morges 30.04.2019

Priscilla Rosset Morand : Judoka de Morges et championne d’Afrique

Titrée à dix reprises en Suisse, l’athlète de 29 ans combat à l’étranger avec brio pour l’île Maurice, pays d’origine de sa maman.

Au guichet de la poste d’Écublens, elle passe presque inaperçue. Peu de clients savent qui se cache derrière le sourire de Priscilla Rosset Morand. Entre la vente de timbres, les paiements mensuels, les réceptions de colis, il est difficile d’imaginer que la jeune femme de 1,53 m est une championne de judo.

Dix fois championne de Suisse, la Morgienne de 29 ans est une redoutable compétitrice. Dans la catégorie des moins de 48 kg, la dynamique athlète porte haut les couleurs de l’île Maurice, le pays d’origine de sa maman. Elle a remporté plusieurs médailles aux championnats d’Afrique. En 2022, elle a même obtenu le titre continental, sur l’île de ses ancêtres maternels. Une consécration venue à point nommé, après la douloureuse période qui a suivi sa non-qualification pour les Jeux de Tokyo. La décision s’est jouée à un combat près.

Blessure à l’âme et à la cheville

Cette désillusion, véritable blessure à l’âme, a mis plusieurs mois à cicatriser. «Je ne pensais pas que ce serait si difficile à digérer, raconte la championne à propos de son échec olympique. Mais cela m’a permis de franchir un pas.»

D’abord, elle a voulu tout arrêter. Elle a marqué une pause avec le sport. Les malheurs volant toujours en escadrille, elle s’est blessée à la même époque à une cheville, lors d’une sortie au Jumpark. Ainsi, de juin à octobre 2021, elle n’a plus remis les pieds au dojo. «Pour continuer le judo, j’avais besoin d’un changement. Alors, je suis allée entraîner mon physique à MotionLab au Mont-sur-Lausanne avec Alexandre Maulave. Cela m’a permis de franchir un palier. Si je suis devenue championne d’Afrique, c’est aussi grâce à ça.»

«Même si on vit à 9000 km de distance, c’est comme si nous étions tous très proches. Les membres de ma famille mauricienne m’écrivent tout le temps.» – Priscilla Rosset Morand

Nouveau lieu d’entraînement, nouvelle équipe: elle s’entoure d’un médecin, d’un physio et d’un coach sportif. Une formule qui lui réussit encore aujourd’hui, malgré des pépins physiques. «Comme je suis actuellement blessée à une épaule, les trois spécialistes se sont réunis en séance pour en discuter. Ils ont élaboré un programme sur mesure. Je sens que des gens sont derrière moi, me soutiennent et croient en mon potentiel. Ils font tout pour qu’en avril je puisse reprendre la compétition.»

Tout un pays derrière elle

Bien entourée pour soigner son corps, Priscilla Rosset Morand a aussi trouvé comment se ressourcer mentalement. En se rendant à l’île Maurice. «Pour moi, c’est important d’y retourner régulièrement. Là-bas, j’ai des tantes, des cousins, des cousines. Chez ma grand-mère, ils étaient neuf ou dix enfants. Ma mère a pour sa part huit frères et sœurs. Ça fait vite du monde. Même si on vit à 9000 km de distance, c’est comme si nous étions tous très proches. Les membres de ma famille mauricienne m’écrivent tout le temps.»

Sur le plan sportif, c’est même tout le pays qui la suit «avec assiduité. Quand j’ai remporté le titre africain, j’ai pu sentir la force de ce soutien. Tout le public m’encourageait sans relâche. Je n’avais jamais vécu cela, avec autant d’intensité.»

En Suisse, Priscilla Rosset Morand peut compter sur une famille particulièrement soudée. «Mes parents m’ont toujours aidée. Je suis longtemps restée vivre chez eux. Je payais mes assurances, mon téléphone. Le reste était à leur charge. Sans eux, je n’y serais jamais arrivée. Depuis le début, ils ont toujours été là. Entre mon frère et mes parents, j’ai vraiment une famille en or.»

Un jour, alors que son père cherchait des sponsors, un de ses amis lui suggère de monter un stand au marché de Morges. Au début, le paternel proposait des gadgets. «Avec mon entraîneur Laurent Pellet, on a ensuite vendu un nombre incalculable de bouteilles de vin avec ma photo dessus, se souvient la championne. Il y a aussi des produits de l’île Maurice, comme du curry, et même des jouets. Mon père est présent sur le marché tous les samedis. Il se lève à 5 h du matin, part vers 6 h 30 et finit à 13 h. Il le fait depuis 2015. Ma mère et mon frère l’aident aussi.»

En Suisse, Priscilla Rosset Morand peut compter sur une famille particulièrement soudée. «Mes parents m’ont toujours aidée. Je suis longtemps restée vivre chez eux. Je payais mes assurances, mon téléphone. Le reste était à leur charge. Sans eux, je n’y serais jamais arrivée. Depuis le début, ils ont toujours été là. Entre mon frère et mes parents, j’ai vraiment une famille en or.»

Un jour, alors que son père cherchait des sponsors, un de ses amis lui suggère de monter un stand au marché de Morges. Au début, le paternel proposait des gadgets. «Avec mon entraîneur Laurent Pellet, on a ensuite vendu un nombre incalculable de bouteilles de vin avec ma photo dessus, se souvient la championne. Il y a aussi des produits de l’île Maurice, comme du curry, et même des jouets. Mon père est présent sur le marché tous les samedis. Il se lève à 5 h du matin, part vers 6 h 30 et finit à 13 h. Il le fait depuis 2015. Ma mère et mon frère l’aident aussi.»

Également ceinture noire, Michael Morand a vu sa sœur gravir les échelons un à un. «Priscilla a un caractère affirmé malgré une grande sensibilité. Ce qui fait la beauté et l’équilibre de sa personnalité. C’est une personne au grand cœur qui est toujours là pour les autres. Par moments, elle peut aussi se montrer naïve et très entêtée. Suivant le contexte, cela peut être bon comme néfaste pour elle-même.»

Comme chien et chat

L’histoire de sa rencontre avec son mari Simon Rosset, multiple champion de Suisse, est savoureuse. «Au début avec Simon, c’était compliqué, rigole la jeune femme. Quand je l’ai vu arriver au club à l’âge de 10 ans, je me suis dit: «Oh, il est beau». Mais on n’arrêtait pas de se chamailler. Je ne l’aimais pas trop. Mes entraîneurs disaient que souvent quand on se chamaille, on finit ensemble. Je leur rétorquais: «Jamais de la vie!» Il me saoulait tellement! On était comme chien et chat. Et puis, on a grandi. On a commencé à discuter. Dans le fond, on s’aimait bien. Et finalement, on s’est marié. Simon est la personne que j’écoute le plus. J’ai besoin de lui dans la vie.»

L’avenir, elle le voit avec lui. Elle souhaite fonder une famille, après les Jeux de Paris. Pour l’heure, elle se donne encore une chance de vivre des instants fous sur les tatamis, en bossant à La Poste à temps partiel. Grâce à des chefs compréhensifs, elle peut facilement moduler ses heures de travail et ses compétitions. Un équilibre dans lequel elle s’épanouit à merveille.

 

La Rédaction

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