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Adama Sanogo, premier Malien champion NCAA

Débuté le 15 mars dernier, le tableau final du championnat de basket universitaire américain (NCAA) a rendu son verdict ce lundi 3 avril. Et ce sont les Huskies de l’université du Connecticut qui ont remporté le titre national, 9 ans après leur dernière victoire. Uconn a dominé les San Diego Aztecs (76-59) grâce notamment au meilleur joueur du Final Four, le Malien Adama Sanogo.

Si la France a Victor Wembanyama, grand favori de la prochaine draft NBA (le 22 juin prochain), l’Afrique et le Mali ont désormais Adama Sanogo.

Quasi inconnu à son arrivée dans le championnat universitaire en 2020, le pivot de 2m06 et 109 kg s’est rapidement fait un nom au sein de l’équipe des Huskies de l’université de Connecticut. « Adama (né en 2002) a grandi à Bamako et comme beaucoup de jeunes de son âge, il a commencé par le football, raconte Rémi Reverchon, journaliste basket à beIN Sports. Mais très vite, on lui met un ballon de basket dans les mains vers 11-12 ans. Son parcours est ensuite assez classique. Il participe à un camp organisé par Cheick Diallo, un ancien joueur NBA. Il est vite repéré et envoyé aux États-Unis au lycée (au Savior New American School à Centereach dans l’État de New York puis à la Patrick School à Hillside dans le New Jersey). Et ça se passe tellement bien, qu’à la sortie du lycée, les facultés se battent pour lui et Adama décide de rester dans le nord-est des États-Unis et signe à Uconn. » S’ensuivent alors trois belles années universitaires. Lors des deux premières, il prend de plus en plus de place mais à chaque fois les Huskies sont éliminés prématurément au premier tour de la March Madness (contre Maryland et New Mexico State). Il sera tout de même élu dans l’équipe type de la Big East 2022, l’une des conférences les plus relevée des États-Unis.

MVP du Final Four avant la NBA ?

La troisième tentative sera la bonne pour le natif de Bamako. À l’image de son équipe de UConn, Adama Sanogo va marcher sur cette March Madness 2023, remportant tous ses matches du premier tour à la finale avec une moyenne de 21,6 points d’écart. Neuf ans après son dernier titre, l’université du Connecticut a retrouvé le chemin la victoire, ce lundi en dominant San Diego State Aztecs (76-59). Avec 17 points et 10 rebonds à son actif en finale, Adama Sanogo a même été élu meilleur joueur du Final Four et apparaît désormais dans les radars de la NBA en vue de la prochaine draft. « Il réalise un parcours parfait, c’est un garçon stable, posé, intelligent et réfléchi. Il réalise son rêve à tel point que pour un athlète qui joue à un poste d’intérieur pour lequel il est très physique mais il manque un poil de taille pour le haut niveau, on ne pensait pas qu’il pourrait intégrer la NBA. Grâce à cette March Madness, il a réussi à attirer les regards des recruteurs car il y a encore quelques semaines il n’apparaissait dans aucune mock-draft (les prédictions de la draft). »

Dans une draft 2023 dont la place de numéro un semble destinée au Français Victor Wembanyama, l’intérieur de la fac du Connecticut devrait donc y faire bonne figure. « Ce problème de taille va susciter du scepticisme de la part des franchises mais il a montré beaucoup de choses. Il a le tir, le dribble, il est très mobile. Je pense que des franchises vont être capables de le tenter, pas au premier tour, sans doute au deuxième. »

Un contingent africain de plus en plus présent

L’émergence d’Adama Sanogo est également l’exemple parfait du développement du basket sur le continent africain qui remonte déjà à une dizaine d’années. Dans les années 90, seuls quelques joueurs arrivaient à tirer leur épingle du jeu à l’image du Nigérian Hakeem Olajuwon, double champion NBA avec les Houston Rockets en 1994 et 1995 ou encore du Congolais Dikembe Mutombo, quatre fois meilleur défenseur de la ligue de basket nord-américaine. Aujourd’hui, le porte-étendard est Camerounais et s’appelle Joel Embiid (Philadelphia Sixers), mais il y a aussi son compatriote Pascal Siakam (Toronto Raptors). Les Congolais Bismack Biyombo (Phoenix Suns) et Jonathan Kuminga (Golden State Warriors), ou encore le Soudanais Bol Bol (Orlando Magic) garnissent également les rangs du contingent africain cette saison en NBA.

« Le basket sur le continent africain est ultra-développé désormais, précise Rémi Reverchon. La NBA a installé la Basketball Africa League dans le but de capter le public africain. Il y a beaucoup de camps d’entraînement organisé tous les étés notamment par d’anciens joueurs NBA. C’est un continent déjà bien cadré par le basket. »

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