La star de la musique congolaise, Roga-Roga, a présenté à la presse, à Brazzaville son trophée obtenu à la septième édition du Prix international des musiques urbaines et du coupé-décalé (Primud) 2022, le 6 novembre 2022 à Abidjan en Côte-d’Ivoire.
Ils étaient quatorze nominés en Afrique centrale, dont quatre dames et dix hommes, à savoir Inoss’B, Héritier Watanabe, Robinio Mundibu et Fally Ipupa (République démocratique du Congo (RDC), Shan’L et Creol (Gabon), Tenor, Locko, KO-C, Aveiro Djess, Blanche Bailly, Mimie et Phill Bill Ridimiz (Cameroun), Roga-Roga (Congo). A l’issue du vote, le Congolais Roga-Roga a été élu par le public meilleur artiste musicien d’Afrique centrale. De retour au pays pour un passage éclair, il a présenté ce trophée à la presse congolaise, au cours d’une conférence de presse.
Roga-Roga a été élu pour sa chanson « Bokoko », sortie cette année, qui a fait et continue de faire du succès au Congo, en Afrique et partout ailleurs. « Les organisateurs et les mélomanes, que j’appelle les habitants de l’univers de la musique, ont voté pour le roi de Bokoko que je suis avec plus de 50% des voix. Il faut dire qu’il y avait beaucoup d’artistes très méritants aussi qui étaient nominés et qui sont issus des pays peuplés. Alors que moi, je suis issu d’un pays moins peuplé, pourtant c’est moi qui ai gagné. C’est pour dire que pour être élu meilleur artiste musicien d’Afrique centrale, j’ai bénéficié du vote des Congolais de la RDC, des Camerounais, des Tchadiens, … Et je dis bravo à l’Afrique », a-t-il remercié.
L’artiste a fait savoir également que ce trophée représente pour lui l’amour d’un travail bien fait et il le dédie à toutes les femmes. « Ce sont les mélomanes de partout, à travers l’Afrique centrale, qui ont voté pour moi. Voilà pourquoi je les remercie tous, parce qu’il y avait beaucoup d’artistes talentueux. Cela représente l’amour, c’est pourquoi je dédie ce trophée à nos mamans, nos sœurs, nos femmes. Je suis en train de me battre pour toutes ces femmes qui accusent quelques difficultés de toutes sortes. Je prie pour devenir l’ambassadeur des femmes, pour défendre leurs causes », a promis le patron d’Extra Musica.
Parlant du style de « Bokoko » qui lui a permis d’obtenir le quarante-septième trophée de sa carrière musicale, faisant du coup de lui l’artiste le plus primé du Congo, Roga-Roga a dit qu’il s’agit d’un style qu’il a adapté et qu’il veut imposer dans la musique. Tout en précisant qu’il avait toujours un ou deux titres qu’il fredonnait à la tradition, notamment avec » Racines 1, 2 et 3″. Sauf qu’il n’avait peut-être pas le courage de développer ce style, mais au fur et à mesure, il a appris beaucoup de choses. « Quand j’ai enregistré « Bokoko », c’était juste une façon d’honorer nos ancêtres. Mais l’ampleur qu’a prise cette chanson est incroyable. « Bokoko » m’a fait signer des contrats partout à travers le monde, même à Madrid en Espagne, en Suisse, … Et j’ai senti que mes ancêtres sont morts certes, mais ils ne sont pas partis, ils sont juste de l’autre côté. Je suis très fier aujourd’hui de me faire accompagner par eux, de parler de notre tradition, de défendre cette musique qu’on appelle aujourd’hui « Bokoko music ». Bref, je suis très fier de continuer dans ce style qui devient mon identité, parce que le monde entier l’a accepté. Je vais y percer », a-t-il expliqué.
Cependant, il a déploré l’attitude de certains de ses collègues musiciens qui, au lieu de travailler pour ramener les trophées au pays et valoriser la musique congolaise, ramènent plutôt cette musique en arrière par des futilités du genre :« C’est moi qui ai commencé avec ce style : c’est bas ». Pour Roga-Roga, un bon enfant est celui qui, lorsqu’il va à l’école, ramène des diplômes à ses parents, et non celui qui crie sur tous les toits pour à la fin ne rien ramener. « Travaillons donc pour ramener à notre pays des trophées reçus à l’extérieur », a exhorté l’artiste.
Notons que Roga-Roga a un programme hyperchargé. Après la conférence de presse de présentation de son trophée, il s’est rendu aux Etats-Unis d’Amérique où il a été invité pour l’Afrim. Il venait de finaliser avec la tournée du Canada. Entre-temps, après les Etats-Unis d’Amérique, il se rendra à Paris, en France pour un événement philanthropique qui concerne les enfants drépanocytaires. Il ira ensuite au Tchad, au Zimbabwe, … C’est un calendrier lourd parce que bien auparavant, il était avec son groupe à Dakar au Sénégal, à Conakry en Guinée, à Douala au Cameroun, puis à Abidjan en Côte-d’Ivoire où il a reçu son trophée « Primud ».
La Rédaction
