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Abdullah Ibrahim, le légendaire jazzmen sud-africain

Abdullah Ibrahim, de son vrai nom Adolph Johannes Brand, connu également sous le pseudonyme de Dollar Brand, est né le 9 octobre 1934 au Cap en Afrique du Sud. Pianiste de jazz et compositeur, sa trajectoire est singulière.

Devenu Abdullah Ibrahim en 1968, Adolph Johannes « Dollar » Brand, né au Cap et classé « métis » par les lois de l’apartheid, est le plus célèbre des jazz man sud-africain. Sa musique reflète la complexité identitaire de son pays, tout comme son patronyme peut évoquer son kaléidoscope originel.

Il fut exposé très tôt à la diversité culturelle du port maritime de la ville : la musique traditionnelle africaine, les chants Malay du Cap, le carnaval, les succès populaires et les enregistrements de jazz américain sont une part importante de son expérience d’enfant.

Au début des années 1960, Dollar Brand forme un groupe (The Jazz Epistles) avec, entre autres, Hugh Masekela. Ensuite, avec Sathima Bea Benjamin, sa femme, il part en Europe, et à Zurich le destin musical de Brand prend forme : Duke Ellington remarque le pianiste et la chanteuse lors d’un concert et décide de la présenter à Reprise Records. En 1965, il leur permet de jouer au Newport Jazz Festival au sein du Ellington Orchestra. Puis Abdullah joue entre autres en solo au Carnegie Hall et Ellington lui permet d’être réellement célèbre lorsqu’il l’inclut dans son orchestre pour une série de concerts au piano. Par la suite, il fera une grande carrière, jouant et enregistrant avec Elvin Jones, Max Roach, Don Cherry, ou Archie Shepp.

La musique d’Abdullah Ibrahim est intimement liée à la lutte pour la défense des peuples sud-africains contre l’apartheid, à l’histoire de la musique noire. Elle peut prendre trois différentes formes.

La première, une musique « sociale » innocemment euphorique issue de son enfance passée dans le pays ; une autre, intense, basée sur le piano et le blues, liée harmoniquement à Duke Ellington et à Thelonious Monk dans sa texture, qui ressort de ses années passées à New York et une dernière forme représentant un retour aux traditions africaines indigènes, tant rurales qu’urbaines.

Ces trois aspects de son œuvre s’inter-pénètrent souvent et il atteint la grâce lorsqu’il parvient à faire s’entremêler ces différentes couleurs musicales.

La Rédaction

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